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Description
Résumé
L’objectif général de l’étude est d’analyser le rôle de l’accumulation du capital humain dans l’écart de productivité agricole entre les hommes et les femmes au Burkina Faso. Les données qui ont servi à l’analyse sont des données de panel niveau ménage couvrant la période 2015-2019 issues de l’Enquête Permanente Agricole (EPA). Nous avons appliqué la méthode de décomposition de Blinder-Oaxaca pour déterminer l'ampleur de l’écart de productivité agricole entre les hommes et les femmes et identifier les variables qui expliquent cet écart. Les résultats obtenus indiquent l’existence d’une différence de productivité agricole entre les hommes et les femmes estimée à 111,50 %. Cet écart est expliqué à 56,55 % par l’effet de dotation c’est-à-dire par des facteurs observables. Le reste de l’écart (43,45 %) reste inexpliquée et est dû aux désavantages structurels des femmes. Parmi les facteurs explicatifs de cet écart, il ressort que l’accumulation du capital humain contribue à expliquer les différences de productivité agricole genre au Burkina Faso. Notamment, l’appartenance à une organisation paysanne et l’éducation primaire affecte significativement l’écart de productivité, au contraire du niveau d’éducation secondaire et de l’encadrement agricole (services de vulgarisation) dont les effets ne sont pas statistiquement significatifs. En termes d’implication de politiques, les gouvernements devraient améliorer l’accès des femmes à des ressources similaires à celles des hommes y compris renforcer les politiques éducatives en intégrant une approche genre. Il est également indispensable d’améliorer l’accumulation du capital humain sur le tas par le renforcement des services de vulgarisation agricoles adaptés aux besoins des agriculteurs, aussi par des incitations d’adhésion dans les organisations paysannes au profit des femmes.